Biodiversité et numérique, à l’heure franco-allemande

affiche de l'évènement

Gaël Caro, MCF HDR en agro-écologie, pilotait l’évènement. Il était accompagné d’Eugène Maurey, doctorant en agro-écologie fonctionnelle, Nadia Michel, MCF en écologie du paysage, Alice Michelot-Antalik, MCF en agro-écologie et Jodie Thénard, technicienne. Ateliers ludiques de détermination d’insectes, présentations d’instrumentation et conférences-débats ont permis au public de mieux comprendre les enjeux de la biodiversité.

La première étape est d’identifier les insectes. A travers les microscopes, et les appareils photographiques en 2 dimensions ainsi qu’en 3 dimensions, les insectes et leurs singularités peuvent être mesurés. Le calcul de la densité de poils sur la tête d’un insecte est une donnée importante, puisqu’elle influe sur le rôle que pourra jouer l’insecte sur la pollinisation…

Une deuxième étape est de considérer non pas une espèce, mais l’ensemble des espères d’insectes à l’œuvre sur une parcelle – un peu comme une armée en opération, composée d’une infanterie, de snipers, avec des stratégies d’attaque différentes, pour reprendre l’image suggérée par Eugène Maurey… C’est moins la stratégie individuelle des insectes qui importe que leur interaction, en termes de compétition entre les prédateurs. La modélisation de ces interactions fait l’objet de coopérations de recherche abouties avec l’université de Leipzig.

Troisième étape, établir le lien entre les insectes pollinisateurs et les plantes. Qu’est-ce qui dans la fleur peut attirer les insectes ? L’outil numérique est ici aussi précieux, pour mesurer finement les caractéristiques des insectes et des plantes. L’enjeu est particulièrement crucial, une récente étude ayant montré une chute de 77% de la biomasse des insectes volants en 27 ans… Le LAE retire de ses travaux un certain nombre de préconisations, telles que l’intérêt de conserver une variété de plantes pour garantir une variété d’insectes, ou la nécessité de ne pas procéder à des fauches trop précoces.

Quatrième étape, en dézoomant : passons à un espace plus vaste, en cherchant les types de paysages les plus propices à la biodiversité. D’autres méthodes sont utilisées, fondées à la fois sur la production de cartographies utilisant les systèmes d’information géographique, et des vérifications terrain. Les chercheurs du LAE peuvent alors modéliser les effets de différents modes d’utilisation du sol (haies, grandes cultures), et l’impact de pratiques phyto-sanitaires sur la biodiversité en général.

Les présentations ont donné lieu à de riches échanges avec le public. De nombreuses questions restent en suspens, car le temps ne permettait pas de les aborder… l’atelier a montré l’intérêt incomparable des recherches produites au LAE, car elles répondent à des questions de société brûlantes, et le besoin de diffuser largement auprès du vaste public les résultats des travaux menés.