Elles se prénomment Andréina, Cloé, Carole, Marwa, Julie, Aude, Cindy, Ludivine et Yuka.
Un collectif de chercheuses de chic et de choc prêtes à déplacer des montagnes pour faire avancer la science.
Les femmes représentent près d’un tiers des personnels de recherche et un quart des seuls chercheurs. En France comme à l’étranger, les chercheures sont mieux représentées dans les administrations que dans les entreprises. C’est cependant le domaine de recherche qui influence de prime abord le rapport femmes-hommes, les plus féminisés étant ceux de la santé et de l’agronomie.
Sur les 543 000 personnes qui, en 2011, participent plus ou moins directement aux activités de R&D sur le territoire national, 30 % sont des femmes. Elles représentent 26 % des chercheurs et 36 % des personnels de soutien à la recherche (techniciens, ouvriers et personnels administratifs).
D’une manière générale, pour des travaux de recherche menés dans les administrations (organismes publics, enseignement supérieur ou ISBL) la représentation féminine est plus forte (40 % de l’effectif R&D), comparée à celle observée en entreprise (22 %). Par ailleurs, dans les équipes de R&D publiques ou privées, les femmes sont en moyenne moins présentes au sein des personnels les plus qualifiés, les chercheurs.
En 2011, dans les administrations, à l’INSERM et à l’Institut Pasteur-Paris, les femmes sont plus nombreuses que les hommes parmi les chercheurs (respectivement 53 % et 52 %). L’INRA compte également une part importante de chercheures (46 %). À l’inverse, à l’ONERA (aérospatial) et à l’INRIA (technologie du numérique), elles sont largement minoritaires (respectivement 17 % et 21 % de femmes).
En entreprise, parmi les principales branches industrielles de recherche, ce n’est qu’en Pharmacie et en Chimie que l’effectif de chercheures rivalise avec celui des chercheurs (respectivement 57 % et 47 % de femmes). A l’opposé, environ un chercheur sur dix seulement est une femme dans les branches de l’Automobile, de la Construction aéronautique et spatiale et a fortiori dans celle de la Fabrication de machines et des équipements. Ces trois branches se distinguent cependant des autres : les femmes y sont mieux représentées au sein des chercheurs que des personnels de soutien. La part des femmes semble moins liée au niveau de l’emploi occupé (chercheur ou personnel de soutien) dans les entreprises qu’au sein des administrations.
Tant dans le privé que dans le public, la répartition femmes-hommes des postes de chercheurs se montre avant tout liée au domaine de recherche, lui-même lié au parcours de formation.
Les tendances observées en France sont communes aux autres pays de l’OCDE : une sous-représentation féminine parmi les chercheurs, particulièrement en entreprise. Le Portugal, l’Estonie et la Slovaquie s’approchent de la parité femmes-hommes. Les femmes y représentent globalement plus de 40 % des effectifs nationaux de chercheurs. A contrario, en Corée du Sud et au Japon, moins de 20 % des chercheurs sont des femmes. La France se place au niveau des Pays-Bas (26 %) et de l’Allemagne (25 %). Enfin, parmi les chercheurs, les femmes sont mieux représentées dans les administrations. Le cas de la Finlande illustre à l’extrême ce constat : dans les administrations près d’un chercheur sur deux est une femme pour seulement 17 % dans les entreprises, soit un écart de près de 30 points.
PERRAIN Laurent. La parité dans la recherche.
In : État de l'Enseignement supérieur et de la Recherche en France - 47 indicateurs [en ligne]. LEFEBVRE Olivier (dir.). Paris : Ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, 2014 (7e éd.), fiche 35, p. 80-81 [Consulté le 14/12/2019]. ISBN 978-2-11-099379-3. Disponible à l'adresse : https://publication.enseignementsup-recherche.gouv.fr/eesr/7/EESR7_R_35…